Mardi 23 avril 2024
L'art de la fougue
Rafal Blechacz solaire dans Bach
Johann Sebastian Bach

Il y a une dizaine d’années un jeune et frêle pianiste polonais signait, comme on dit, chez DG: un nom de plus dans l’écurie du label jaune, pensait-on à l’époque. Au disque, Rafal Blechacz a suivi un parcours plutôt en zig-zag, mais il revient en forme avec ce disque pour s’affirmer avec une voix personnelle dans la musique de Bach. Le programme démarre sur les chapeaux de roues avec un superbe Concerto Italien éclatant dans ses mouvements extrêmes, très extravertis, avec un piano-orchestre solaire, équilibré par un mouvement central, magiquement suspendu à une cantilène vraiment gracile. En utilisant avec finesse toutes les ressources du piano moderne, on y entend parfaitement le dialogue soliste-tutti  dessiné sur le clavier par Bach. Après cette réussite complète, les deux Partitas (n° 1 et 3) séduisent mais ne volent peut-être pas à la même hauteur : si on reste toujours ébahi par cette clarté, la fougue si convaincante dans le Concerto Italien mène ici certaines danses vers l'ivresse d'une course de vitesse un peu vide. A comparer avec la profondeur qu’un Anderszewski (Warner) ou un Levit (Sony) trouvent dans ces mêmes pages, pour ne rester qu’avec deux exemples récents. Les quatre Duettos, petits bijoux de polyphonie, sont eux aussi d’une virtuosité mise au service de la clarté.
Pablo Galonce

Concerto italien - Partitas n° 1 et 3 - Quatre duettos BWV 802-805 - Fantaisie et fugue BWV 944
Rafal Blechacz (piano)
1 CD Deutsche Grammophon 479 5534 4
1 h 05 min

mis en ligne le vendredi 12 mai 2017

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