Vendredi 29 mars 2024
Jeux de couples
Anna Teresa de Keersmaeker reste à la surface de Così
Così fan tutte

Ce n'est pas le plus facile des opéras qu'Anna Teresa de Keersmaeker a choisi de mettre en scène. Juste après son éblouissant Rain (sur des musiques de Steve Reich) à l'Opéra de Paris, elle s'attaque à Così fan tutte... sans oublier qu'elle est d'abord chorégraphe. Le principe est simple : chaque personnage est incarné à la fois par un chanteur et un danseur, le dernier suivant le premier à la fois comme son ombre et son double. Mais le doute s'installe après quelques minutes. Si les danseurs peinent à trouver leurs marques sur la musique de Mozart pour devenir finalement assez gênants, les chanteurs, eux, semblent singulièrement engoncés dans leurs costumes, sinon dans leur chant : à l'écran, il n'y a que la la roublarde Despina de Ginger Costa-Jackson qui réussit à attirer l'oeil et l'oreille. Dans ce spectacle boiteux, la belle réalisation de Louise Narboni ne parvient pas à trouver un rythme : le vide gigantesque du plateau du Palais Garnier souligne encore plus l'absence d'une vraie ligne directrice, et les symétries cherchées ne semblent jamais trouver un écho dans la musique. Philippe Jordan lui-même semble plus embarrassé qu'inspiré par ce exercice de style et l'orchestre de l'Opéra de Paris peine à briller. Un Così pour rien. 
Gérard Pangon

Così fan tutte
Jacquelyn Wagner (Fiordiligi), Michèle Losier (Dorabella), Frédéric Antoun (Ferrando), Philippe Sly (Guglielmo), Paulo Szot (Don Alfonso), Ginger Costa-Jackson (Despina)
Choeur et Orchestre de l'Opéra National de Paris
Direction musicale : Phlippe Jordan
Mise en scène : Anna Teresa de Keersmaeker
Réalisation : Louise Narboni
2 DVD ArtHaus Musik 109338
3 h 0 min

mis en ligne le vendredi 24 novembre 2017

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