Samedi 20 avril 2024
Imbrications à la mode de Brahms
Wolfgang Rihm à la recherche de ses ancêtres
Symphonie \"Nähe fern\"

Né en 1952, Wolfgang Rihm un des compositeurs allemands les plus en vue, élève de Stockhausen en 1972-1973, veut créer une « musique humaine », expressive et directement adressée à l’auditeur, à la fois complexe et claire. La musique est pour lui « un flux d’énergie dont on peut faire une expérience sensible et immédiate. » Sa production est abondante, et Brahms un de ses compositeurs de chevet. Avec ses récentes quatre pièces pour orchestre intitulées Nähe fern (« Proximité lointaine », ou « Eloignement proche »), Rihm entame un dialogue avec les quatre symphonies de Brahms. Avec entre les deux premières pièces (comme sur ce CD) une orchestration d’un lied de Brahms sur un poème de Goethe (auquel Rihm emprunte le titre de son cycle), elle ont été créées au festival de Lucerne en août 2012. Musique « riche et pauvre en Brahms, pas de citations, des échos sûrement. » On perçoit, au début de Nähe fern 3 et Nähe fern 4, des bribes des premiers mouvements des troisième et quatrième symphonies, et sans doute n’est-ce pas tout. Mais le sentiment d’incertitude domine et c’est surtout à propos de « l’imbrication des voix secondaires » de l’orchestre qu’on peut parler de modèle brahmsien. A l’audition le « grand ancêtre » est plutôt la Lulu Symphonie d’Alban Berg, ce qui n’est pas si mal, d’autant qu’on ne saurait parler de décalque.
Marc Vignal

Nähe fern 1, 2, 3 et 4 ; Dämmrung senkte sich von oben
Hans Christof Begemann (baryton)
Orchestre Symphonique de Lucerne
Direction musicale : James Gaffigan
1 CD Harmonia Mundi HMC 902153
48 min

mis en ligne le samedi 6 juillet 2013

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