Vendredi 29 mars 2024
Images pour une master class
András Schiff filmé par Bruno Monsaingeon - DVD
András Schiff plays Bach

Dans la série vingt ans après, jouée actuellement par András Schiff, voici l’épisode 3. Après les deux premiers consacrés à Schubert, c’est à Bach qu’il s’attaque. Enregistré à la même époque, en 1989, et dans un décor pas beaucoup plus fun, ce volet n’a pourtant rien à voir avec les précédents : le Wanderer et son romantisme incitaient le pianiste à prendre des poses ; le Cantor et sa métrique lui redonnent le sens de la mesure et de la rigueur. Il tient la ligne sans faille mais sans négliger la nuance, donne du Concerto italien une belle interprétation. Ce qui frappe pourtant dans ce troisième tome, c’est moins la musique que l’image : la réalisation n’est pas signée d’un quelconque preneur d’images, mais de Bruno Monsaingeon, dont on sait depuis longtemps le talent de « musifilmeur ». On connaît ses passionnants documentaires sur Gould, Richter, Menuhin, Oïstrakh ou Anderszewski ; ici, il s’agit juste d’un film sans parole, d’un regard sur un pianiste en train de jouer Bach, et s’il existe un jour des master classes de captation comme il existe des master classes d’interprétation, nul doute qu’on tient là un modèle. Rythme, cadre, angle, lumière, focale, montage, tout est d’une intelligence remarquable, dépasse l’illustration musicale, invite à une autre approche de l’œuvre elle-même, plus sensible, plus profonde. Et András Schiff devient un très très grand pianiste.
Gérard Pangon

Concerto italien BWV 971, Capriccio BWV 992, Suite française n°5 BWV 816, Fantaisie chromatique et fugue BWV 903
András Schiff (piano)
Réalisation : Bruno Monsaingeon
1 DVD EuroArts 2066768
54 min

mis en ligne le lundi 21 janvier 2013

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.