Vendredi 19 avril 2024
Grand écart
Nemanja Radulovic ou le violon sans complexes
Carnets de voyage

Une aubaine que Nemanja Radulovic pour les tenants de « c’est du classique, mais vous allez aimer quand même ». Comme le Britannique Nigel Kennedy dans les années 1980, ce Serbe installé en France a de la technique, de l’audace et le don de chauffer une salle jusqu’à faire oublier ses dérapages plus ou moins contrôlés, ce qu’on avait pu remarquer lorsqu’à vingt ans à peine (il en a aujourd’hui vingt-neuf), il avait volé la vedette à quelques jeunes violonistes de talent lors d’un concert collectif au Midem de Cannes. Dans ces « Carnets de voyage », son deuxième album chez Deutsche Grammophon après une « Paganini Fantasy » en accord avec son look en effet paganinien (coiffure comprise), il convoque le Deutsches Symphonie-Orchester (dirigé par Michail Jurowski) mais aussi ses ensembles personnels Les Trilles du Diable et Double Sens pour couvrir - dans des versions revisitées par l’arrangeur des stars Yvan Cassar - un répertoire allant de Brahms à John Williams (La Liste de Schindler de Spielberg), de Prokofiev à Dejan Sparavalo (La Vie est un miracle d’Emir Kusturica), sans oublier la Csardas de Vittorio Monti et quelques airs traditionnels d’Europe de l’est. « Ou tu joues juste ou tu joues tzigane » chantait Boby Lapointe. Nemanja Radulovic concilie les deux tendances avec une aisance certaine.
François Lafon

Brahms : Danse hongroise n°1 – Dvorak : Quand ma vieille mère – Tchaikovski : Danse russe du Lac des cygnes – Katchatourian : Danse du sabre (Gayaneh) ; Nocturne (Mascarade) – Kalajic : Valtra suze – Prokofiev : Marche de L’Amour des trois oranges...
Nemanja Radulovic (violon)
Deutsches Symponie-Orchester - Les Trilles du Diable - Double Sens
Direction musicale : Michail Jurowski
1 CD Deutsche Grammophon 479 4131
54 min

mis en ligne le jeudi 6 novembre 2014

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