Vendredi 19 avril 2024
Forêt et balais
Pour redécouvrir Paul Dukas, méconnu célèbre
 
Le même, pas pareil
L'apprenti
de maître Ansermet
Symphonie en ut majeur - L\'Apprenti sorcier - La Péri

L’Apprenti sorcier, immortalisé par Mickey dans Fantasia de Walt Disney, est à Paul Dukas ce que le Boléro est à Ravel : l’arbre (ou plutôt le balai) qui cache la forêt. Sauf que la forêt dukasienne est moins fournie, se réduisant pour sa partie symphonique à La Péri, poème dansé connu surtout pour sa Fanfare introductive, et à la Symphonie en ut majeur, rejeton post-franckiste d’une tradition française cultivant une peu commerciale touffeur orchestrale. S’il ne faisait l’impasse (question de minutage ?) sur l’ouverture de Polyeucte, inspirée de la tragédie de Corneille, ce CD irlandais (le plutôt bon Orchestre de la RTE) dirigé par le chef français Jean-Luc Tingaud ferait le tour de la question. Tel qu’il est, il est le bienvenu dans une discographie pléthorique pour le seul Apprenti sorcier et plutôt chiche pour le reste. Pour La Péri, Tingaud – lui-même élève de Manuel Rosenthal qui avait étudié avec … Ravel – soutient la comparaison avec le patriarche Ernest Ansermet, dont l’enregistrement reste « de référence » : sensualité sans déliquescence, orientalisme sans sucrerie. Il échappe aussi aux pièges de la Symphonie, dont il met en valeur les prouesses d’orchestration (on a comparé sur ce plan Dukas à Richard Strauss) et les moments de poésie (superbe Andante). Et comme il réussit un Apprenti sorcier bondissant et plein d’humour, il n’y a aucune raison de se priver de ce bon disque à petit prix.
François Lafon

Symphonie en ut majeur - L'Apprenti sorcier - La Péri
RTE National Symphony Orchestra
Direction musicale : Jean-Luc Tingaud
1 CDNaxos 8.573296
1 h 12 min

mis en ligne le lundi 12 janvier 2015

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