Vendredi 19 avril 2024
Explosion de harpe à l’opéra
Ceysson qu’on n’imaginait pas
Opéra fantaisie

La harpe n’en finit pas de s’engluer dans sa réputation d’acteur discret des fosses d’orchestre. Et pourtant, chaque génération a eu ses interprètes hors du commun. Lily Laskine et Nicanor Zabaletta hier, Xavier de Maistre et une petite poignée d’autres, dont Emmanuel Ceysson, aujourd’hui. Ce soir, ce virtuose de la harpe, tout comme un autre grand de la harpe d’avant-hier, Adolph « Harpo » Marx, nous invite à l’opéra sur le ton de la fantaisie. Et dans ce grand frère/grand père, le premier harpiste de l’Opéra National de Paris se retrouverait-il ? Même désinvolture, même dynamique des sons, même tourbillons de rythme, le burlesque écarté.  Pas d’airs originaux, mais des variations, fantaisies ou paraphrases d’airs célèbres, par lui-même ou par d’autres (Elias Parish Alvas, Louis Spohr, Jean-Michel Damase, Ekaterina Walter Kühne) dans Carmen, Norma, Eugène Onéguine, les Contes d’Hoffmann. L’interprétation de Ceysson est un travail sur la couleur et le rythme. Il montre qu’il n’est pas indispensable de jouer fort pour être entendu. Il libère la harpe de son image de jeune fille timide pour en faire une Salomé straussienne. Il s’y brûle les doigts, on partage sa jubilation, quelque peu brouillée, hélas, par une prise de son aux fortes réverbérations.
Albéric Lagier.

Parish Alvas : variations sur Norma, fantaisie sur Lucia di Lammermoor - Kühneil : fantaisie sur Eugène Onéguine - Ceysson : paraphrase sur Carmen - Spohr : variations sur
Emmanuel Ceysson (harpe)
1 CD Naive V5297
1 h 05 min

mis en ligne le lundi 5 novembre 2012

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