Mercredi 24 avril 2024
Europe musicale
Renaud Capuçon s’offre trois tubes de son répertoire
Lalo - Sarasate - Bruch

Pour ses quarante ans, et avec la toute neuve Philharmonie de Paris comme studio d’enregistrement, Renaud Capuçon réunit trois pièces qui ont contribué à son succès, et pas aussi disparates qu’elles en ont l’air. Même époque, même contexte : la Symphonie espagnole d’Edouard Lalo est dédicacée à Pablo de Sarasate, auquel Max Bruch a dédicacé sa Fantaisie écossaise. Une Europe musicale qui pourrait en remontrer à l’Europe politique. Stylistiquement, trois univers pourtant : l’Espagne de Lalo est n’est pas si loin de celle de Carmen, l’Europe centrale des Zigeunerweisen (Airs bohémiens) de Sarasate (un temps élève du Conservatoire de Paris) est un melting pot romano-hungaro-tzigane, Bruch de son côté demandant, dix ans avant Brahms, conseil au violoniste Joachim pour écrire le grand concerto allemand de son temps (il en composera trois, mais c’est celui-ci qui restera). Capuçon passe d’un point cardinal à l’autre avec une sorte de jubilation, un son plus varié et coloré que d’habitude, comme si ces œuvres célèbres mais point « intouchables » lui donnaient des ailes. A la tête d’un Orchestre de Paris dans son élément, Paavo Järvi est pour lui l’accompagnateur – voire le garde-fou – adéquat, sérieux comme un pape mais assez fin pour ne pas céder aux facilités qui empêchent ces musiques de d’accéder au rang de d’ « intouchables ».
François Lafon 

Lalo : Symphonie espagnole - Sarasate : Zigeunerweisen - Bruch : Concerto pour violon n° 1
Renaud Capuçon (violon)
Orchestre de Paris
Direction musicale : Paavo Järvi
1 CD Erato 082564 6982789
1 h 06 min

mis en ligne le vendredi 29 janvier 2016

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