Mercredi 24 avril 2024
Envie de Paradis
Cyril Huvé joue Liszt en pèlerin philologue
Carnets d\'un pèlerin
Pour inaugurer son label personnel, le pianiste Cyril Huvé multiplie les symboles : enregistrement à la Grange aux pianos (nom du label) en pays sandien (le Berry), où il collectionne les instruments anciens, choix d’un piano lisztien – un Steinweg (souche allemande des Steinway américains) de 1875 – pour jouer, sous le titre Carnets d’un pèlerin, quelques pièces parmi les plus spirituelles de l’auteur des Années de Pèlerinage et des Harmonies poétiques et religieuses. Un choix judicieux d’ailleurs que ce piano puissant, aux sonorités colorées et sensuelles pour évoquer les vertiges de l’amour (Sonnet de Pétrarque n°104) et la révélation mystique (Bénédiction de Dieu dans la solitude), l’idéal trahi (Funérailles) et l’aspiration au Paradis via l'Enfer (Après une lecture du Dante). Un choix étonnant quand même (contraste évocateur, volonté de rétablir un équilibre subtil ?), le jeu de Cyril Huvé tendant à un dépouillement, voire une immatérialité bien éloignés des effets de manche souvent constatés dans ce répertoire. Il en résulte un voyage contrasté, avec des pleins et des déliés, des moments où le pianiste s’efface jusqu’à paraître scolaire et d’autres où il évoque parfaitement le très liszien dilemme terre/ciel.
François Lafon
Sposalizio – Il Penseroso – Sonnet de Pétrarque n° 104 – Dumka – Bénédiction de Dieu dans la solitude – Funérailles – Après une lecture du Dante
Cyril Huvé (piano)
1 CD La Grange aux Pianos 01
1 h 10 min
mis en ligne le vendredi 1 mai 2015
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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