Jeudi 28 mars 2024
Entre paradis perdu et brises de l’Elysée
Liszt pour trembler et pour rêver par François-Xavier Roth
Dante Symphonie - Orpheus

La Dante Symphonie, sœur cadette moins connue, moins enregistrée mais non moins grandiose de la Faust Symphonie, fait penser à de la musique de film. Pas mal vu : Liszt rêvait de la faire jouer accompagnée de projections de tableaux de Delacroix. A l’occasion de l’année Liszt (2011), François-Xavier Roth et son Orchestre Les Siècles ont réalisé ce rêve, mais en illustrant la musique de gravures, non moins appropriées, de William Blake. A l’écoute de l’enregistrement effectué dans la cathédrale de Laon, on ne s’en aperçoit pas, direz-vous. Oui et non. De ce triptyque – Enfer, Purgatoire, Magnificat avec chœur remplaçant un Paradis jamais écrit – Roth, comme à son habitude, surexpose les aspects descriptifs et joue l’action plutôt que la contemplation. Cela convient bien à cette musique dont il n’est pas la peine d’insister sur le mysticisme (déjà débordant) ni sur le la puissance sonore (l’œuvre est dédiée à Wagner). Ainsi allégé - mais non rapetissé -, ce monument se rapproche de Berlioz et préfigure Franck. En complément, Orpheus, poème symphonique mais conçu comme un prologue à l’opéra de Gluck, où Liszt évoque « le caractère sereinement civilisateur des chants qui rayonnent de toute œuvre d’art ». Roth et Les Siècles en ont surtout retenu « l’ondulation douce comme les brises de l’Elysée ». Bien vu, là aussi.
François Lafon

Dante Symphonie - Orpheus
Maîtrise de Caen
Les Siècles
Direction musicale : François-Xavier Roth
1 CD Musicales Actes Sud ASM 07
57 min

mis en ligne le mercredi 12 septembre 2012

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