Vendredi 19 avril 2024
Dvorak loin de ses bases
Claus Peter Flor et l'Orchestre de Malaisie font le travail
Symphonie n°7 – Othello – The Wild Dove

Avec sa Septième Symphonie, Dvorak, pour une fois, s’éloigne un peu des mélodies populaires. Sa musique en devient plus grave, pas forcément plus profonde, mais empreinte d’une sorte de sérieux qu’on ne trouve pas dans ses précédentes compositions pour orchestre, ce qui ne l’empêche pas d’alterner, comme souvent chez lui, les passages qui vous emportent et ceux qui vous laissent en route : le célèbre Scherzo du troisième mouvement est ainsi un bijou, tandis que l’Adagio du deuxième traîne un peu en longueur. Quant au poème symphonique Holoubek qui termine cet album, il est carrément languissant. Sans doute aurait-il fallu une interprétation plus vigoureuse pour en faire ressortir toutes les nuances, mais la fièvre que chantait Alain Chamfort il y a trente ans dans Malaise en Malaisie, sur des paroles de Serge Gainsbourg, ne semble pas avoir atteint l’Orchestre Philharmonique de Malaisie. On peut aussi imaginer que le malaise était d’un autre ordre : dans ce pays où la progression faramineuse de l’économie ne va pas de pair avec celle du respect des Droits de l’homme, le licenciement de quelques musiciens – validé par Claus Peter Flor et apparemment sans explication – provoque aujourd’hui de vives inquiétudes. En était-il déjà question il y a un an au moment de cet enregistrement ?
Gérard Pangon

Symphonie n°7 op. 70 ; Othello, ouverture op. 93 ; Holoubek (The wild Dove) op. 110
Malaysian Philharmonic Orchestra
Direction musicale : Claus Peter Flor
1 SACD BIS 1896
1 h 13 min

mis en ligne le dimanche 24 juin 2012

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