Mercredi 24 avril 2024
Du pinceau au piano
Un Bach à géométrie variable par Alexandre Tharaud
Le même, pas pareil
Glenn Gould, l'incontournable
Goldberg Variations
Dans les rares confidences qu’il fait au début du DVD bonus* qui va de pair avec le CD audio, Alexandre Tharaud compare ces Variations Goldberg, qu’il a maturées durant des années, à « trente portraits de femmes et d’hommes dans lesquels Bach porte un regard d’une humilité bouleversante sur le genre humain. » Les interpréter, c’est donc prendre le pinceau, donner des formes et des couleurs à ces silhouettes à partir des notes et annotations laissées par le « peintre » d’origine, et inventer l’histoire de chacun des « personnages » en fonction de son propre univers, car Bach a laissé de l’espace à ses successeurs. Est-il possible d’avoir la même attirance, la même fascination pour chaque « figure » ? Sans doute pas, en tout cas pas de manière définitive, seule leur fréquentation assidue permet de mieux approcher leurs caractères. Voilà pourquoi ces Variations Goldberg constituent une source infinie d’inspiration, mais aussi pourquoi la version donnée ici par Alexandre Tharaud est étonnamment disparate. Ce qu’on remarque, d‘abord, c’est qu’il prend son temps, qu’il nimbe souvent de poésie ces miniatures (19) qui… ne l’acceptent pas forcément et deviennent alors un peu trop molles avec un phrasé alangui (6). Mais parfois tout change, le pianiste reprend du tonus, retrouve sa verve et le piano se met à chanter (24). Le monument musical n’est pas trop assuré sur ses bases, comme si le pianiste ne l’était pas non plus. Bref, on aurait aimé adorer ces Variations Goldberg.
* Passées les trois premières minutes où Alexandre Tharaud parle en voix off pour dire qu’il ne veut rien révéler de son rapport à la partition, ce film n’apporte pas grand chose : c’est un exercice de style au montage brillant où, pendant que pianiste joue, le réalisateur multiplie les plans et les angles comme il pourrait le faire avec du Beethoven, du Ravel ou du Trotignon.
Gérard Pangon
* Passées les trois premières minutes où Alexandre Tharaud parle en voix off pour dire qu’il ne veut rien révéler de son rapport à la partition, ce film n’apporte pas grand chose : c’est un exercice de style au montage brillant où, pendant que pianiste joue, le réalisateur multiplie les plans et les angles comme il pourrait le faire avec du Beethoven, du Ravel ou du Trotignon.
Variations Goldberg BWV 988
Alexandre Tharaud (piano)
1 CD + 1 DVD Erato 0825646051779
1 h 15 min (CD) - 1 h 02 min (DVD)
mis en ligne le mercredi 4 novembre 2015
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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