Jeudi 18 avril 2024
Donner de la voix ne suffit pas
Sara Mingardo dans un Mahler en version simplifiée
Kindertotenlieder - Lieder eines fahrenden Gesellen
Avis aux nostalgiques. Si vous êtes encore dans la vénération de Kathleen Ferrier dont la voix de contralto a bercé vos jeunes années, réjouissez-vous : Sara Mingardo est de la même trempe, elle possède comme elle une voix plutôt monocolore, mais d’une profondeur irrésistible. Avis aux mahlériens. Si vous aimez les inventions orchestrales du grand Gustav, sachez que les versions qui figurent sur ce CD sont des versions pour petit orchestre, les Kindertotenlieder revus en 1987 par Reiner Riehm, et les Lieder eines fahrenden Gesellen, en 1921 par Arnold Schönberg. Avis aux âmes sensibles. Si vous pensez que cette approche permet de partager de manière plus intime la douleur et la résignation qui parcourent ces mélodies poignantes, vous allez être déçus : l’orchestre donne l’impression d’une phalange constituée de bric et de broc, sans cesse un peu de guingois, avec des vents qui pouet-pouet et des cordes qui rrron-rrron-rrron. Résultat : malgré la tension créée par Sara Mingardo, on reste en deçà, loin des abysses inquiètes et des accents désespérés.
Gérard Pangon
Mahler : Kindertotenlieder ; Quartettsatz ; Lieder eines fahrenden Gesellen - Busoni : Berceuse élégiaque
Sara Mingardo (contralto), Grazia Raimondi (violon), Silvio di Rocco (alto), Olaf Laneri (piano), Luigi Piovano (violoncelle)
Musici Aurei
Direction musicale : Luigi Piovano
1 CD Eloquentia EL 1233
1 h 02 min
mis en ligne le dimanche 8 avril 2012
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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