Vendredi 29 mars 2024
Des Suites sans les idées (bis)
Richard Egarr, ou l’importance d’être constant
The French Suites

Après les Suites anglaises (voir ici), Richard Egarr exécute les Suites françaises à la même sauce : c’est beau, mais un tantinet lassant. Le clavecin est de belle facture, la prise de son est équilibrée. Tout est prêt, ainsi, pour une interprétation de qualité, et elle l’est, sauf que l’écoute peine rapidement. Pourquoi ? Le texte de présentation, de Richard Egarr lui-même, donne quelques indices. Il se perd dans la cuisine des partitions de Bach, leurs multiples variantes à y perdre son latin, des ornementations que l’interprète pourrait se permettre, ou pas, mais dans les reprises uniquement, et ainsi de …suite, preuve s’il en est que « Papa Bach », comme l’appelle Billy le blagueur, devait prendre lui-même pas mal de liberté avec toutes ces partitions puisqu’aucune ne fait entièrement foi. Et c’est ce qui manque le plus à Richard Egarr : de la liberté, de l’humour sur les touches plus que de la blague furtive sur le papier. C’est peut-être la raison qui le mène à considérer très sérieusement que les Suites françaises, contrairement aux anglaises, manquent de structure, de plan et de fil conducteur. Voilà Bach habillé pour l’hiver, en attendant les partitas (Suites allemandes).
Albéric Lagier

Suites françaises BWV 812 à 817, Variations du Menuet et de la Courante de la Suite française n°2
Richard Egarr (clavecin)
2 CD Harmonia Mundi HMU907583.84
1 h 46 min

mis en ligne le jeudi 4 août 2016

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