Vendredi 29 mars 2024
Debussy et deux pianos
François Chaplin et Philippe Cassard pour un gâteau d'anniversaire
2 pianos & 4 mains

A la fin du XIXème siècle, faire connaître des œuvres pour orchestre n’était pas chose aisée. La meilleure façon de les diffuser était d’en faire une réduction pour piano, et les salons bourgeois en assuraient la propagation. Debussy le savait et ne s’en est pas privé, même si l’exercice lui pesait. Sans doute en sentait-il les limites parfaitement perceptibles ici malgré le talent de François Chaplin et de Philippe Cassard. La réduction du Prélude à l’après-midi d’un faune en version pour deux pianos a eu sur lui le même effet que le traitement d’un Jivaro sur une tête humaine : la ressemblance est parfaite, mais avec un côté miniature, sans vie et, surtout, sans les accents poétiques et langoureux de l’original pour orchestre. Même chose avec la Première Suite pour Orchestre, œuvre de jeunesse qui prend les allures d’une version aplatie. Mais en cette année du cent-cinquantenaire de la naissance de Debussy, ces versions jusqu’alors inédites au disque méritaient d’être exhumées pour compléter notre connaissance du compositeur. Et puis, sur ce CD, figurent une très belle interprétation de la Petite Suite ainsi qu’une approche convaincante de la suite En blanc et noir : traitée comme une musique de film - dont Philippe Cassard est un grand connaisseur -, elle suggère à merveille les images que Debussy avait en tête, en particulier la désolation liée à la Première Guerre Mondiale.
Gérard Pangon

Petite Suite ; Première Suite pour Orchestre ; Prélude à l'après-midi d'un faune ; Lindaraja ; En blanc et noir
François Chaplin (piano), Philippe Cassard (piano)
1 CD Decca 4764813
1 h 04 min

mis en ligne le mardi 3 avril 2012

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