Vendredi 29 mars 2024
De l’art (et des limites) de la transcription
Apprenti sorcier pour apprentis pianistes
Orchestral Piano Works

Dans les milieux autorisés, Yves Henry, qui enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, fait partie des pédagogues appréciés. Qu’il s’intéresse aux transcriptions pour piano d’œuvres orchestrales n’étonne donc pas : enseigner le piano, c’est apprendre à en maîtriser tous les aspects. Etait-il pour autant nécessaire d‘éditer un album de transcriptions, sauf à vouloir proposer aux élèves un outil pédagogique ? On a beau inventer le meilleur, les Danses polovtsiennes au piano seul font l'effet d'une version en noir et blanc d'un film dont on connaît l'original en couleurs, la Danse ondulante des jeunes filles ressemble même à une musique d’ambiance pour piano-bar. Quant au Prélude à l’après-midi d’un faune, « œuvre si belle à l’orchestre, défi au piano parce que les textures sonores y sont tissées dans un tempo lent qui nécessite au piano des moyens un peu artificiels pour entretenir le son » (dixit Yves Henry, lui-même), il abandonne ses glissantes langueurs, malgré les effets de piano, et son charme en est altéré. Les morceaux plus percussifs sont plus convaincants, bien sûr, tels L’Apprenti sorcier ou la Danse russe de Petrouchka, mais pour un auditeur sans aucune prétention d’interprète, cet album n’est pas plus marquant qu’une agréable musique de fond.
Gérard Pangon

Transcriptions pour piano de... Borodine : Danses polovtsiennes du Prince Igor – Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune – Dukas : L’Apprenti sorcier – Ravel : Pavane pour une infante défunte ; La Valse – Stravinsky : Trois mouvements de Petrouchka
Yves Henry (piano)
1 CD Soupir Editions S234
1 h 09 min

mis en ligne le jeudi 13 avril 2017

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