Jeudi 25 avril 2024
Danse avec l‘alto
Antoine Tamestit prend les Suites de Bach au rebond
 
Le même, pas pareil
Danse avec cello
Jean-Guihem Queyras, le violoncelle qui tangue
Suites 1, 3, 5

Depuis ce jour de 1989 où Mstislav Rostropovitch en a joué l’une des sarabandes devant le Mur de Berlin, le monde entier a entendu un petit morceau des Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach : diffusée par toutes les télévisions de la planète, la séquence est même devenue un des symboles de la chute du Mur. Si les violoncellistes tournent, parfois pendant des années autour de ces Suites, comme on hésite avant de s’attaquer à l’Everest, d’autres musiciens les abordent sans complexe, à l’accordéon, à la harpe, à l’euphonium, à la guitare ou au marimba. Les jouer à l’alto est plus courant mais constitue également un défi : doigtés inhabituels, équilibre entre la mélodie et la « seconde voix », maîtrise de la pulsation, autant d’éléments techniques liés aux instruments à cordes, qui atteignent ici des sommets de difficultés. Brillant altiste, comme on le sait, Antoine Tamestit les surmonte avec élégance, et met en avant le côté danse de ces Suites comme la tessiture de l’instrument l’y invite : il joue sur l’acidité et le rebond alors qu’un violoncelliste préférera le moelleux et le chaloupé. Qui plus est, il peaufine les phrasés et choisit ses notes d’appui pour aller dans ce sens, y compris dans la Suite n°5 dont l’atmosphère est plus brumeuse. Et si l’alto se prête moins à l’intériorité de certains passages de ces Suites, cette interprétation demeure tout à fait séduisante.
Gérard Pangon

Suites n°1 BWV1007, n°3 BWV1009, n°5 BWV 1011
Antoine Tamestit (alto)
1 CD Naïve V5300
59 min

mis en ligne le mardi 11 décembre 2012

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