Vendredi 29 mars 2024
D'un piano l'autre
Cyril Guillotin en recherche de sonorités
 
Le même, pas pareil
L'autre piano
Helldunkel – Clair obscur

Dans l’abondant livret qui fait, à juste titre, la part belle aux instruments, le pianiste Cyril Guillotin annonce la couleur : « A la base, Helldunkel - Clair Obscur était uniquement un projet de recherche musicologique fondamentale autour d’indications ou de réalités sonores difficilement réalisables de façon satisfaisante sur des pianos modernes. » Il faut donc prendre cet album pour ce qu’il est, passer d’un CD à l’autre pour écouter le même morceau sur un Steingraeber & Söhne E-272 d’aujourd’hui, ou bien sur un Carlo de Meglio 1832, un Pleyel de 1843 ou un Erard de 1894. Sur le premier des pianos anciens, les Variations sur Ah, vous dirais-je maman prennent un côté boîte à musique non dénué de charme (mécanique comprise), sur le piano Erard la Sonate Clair de lune acquiert du caractère de même que le Nocturne de Chopin, qui, en revanche, sur le piano moderne, se révèle lymphatique presque jusqu’à l’apathie. Est-ce dû au système Mozart ½ chasse qui réduit l’enfoncement des touches du Steingraeber (là aussi, le livret est parfait) ? Sur cet instrument, en tout cas, les différentes pièces se fondent dans une même uniformité, y compris les Fantaisies de Mozart et de Schumann, choisies, on l’imagine, pour leurs passages percussifs. C’est justement là que cette expérience trouve tout son intérêt.
Gérard Pangon

Mozart : Variations sur « Ah, vous dirais-je maman… » ; Fantaisie KV475 – Beethoven : Sonate op27 n°2 « Clair de lune » – Schumann : Fantaisie opus 17 – Chopin : Nocturne n°20 opus posthume
Cyril Guillotin (piano)
2 CD Evidence EVCD020
2 h 37 min

mis en ligne le samedi 20 février 2016

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