Jeudi 25 avril 2024
Cris de douleur
Des madrigaux italiens en version sophistiquée
Anime amanti
Héroïnes inquiètes, femmes bafouées, déesses dans la peine… autant de personnages rêvés (si l’on peut dire) pour les madrigalistes italiens de la Renaissance qui aiment à faire émerger les individualités marquantes. Comment exprimer les brisures de l’âme, les frissons de la résignation ou les haut-le-cœur de la révolte, voilà qui les stimulent et les inspirent. Cet album explore ainsi un répertoire de sanglots et de lamentations, qui va de Caccini à Monteverdi, avec une interprétation minimaliste, une soprano, un luth, pour laisser la femme seule face à ses tourments et à ses abandons. Et comme pour mieux conjurer sa solitude, au lieu d’exprimer ses sentiments à travers des plaintes et des gémissements, Roberta Mameli accentue l’expressivité jusqu'à la sophistication parfois. Elle est là comme dans un one-woman-show avec son fidèle accompagnateur qui donne le ton, adapte son instrument à ses exigences et ses mouvements d’humeur, à sa manière parfois vive d’exorciser ses douleurs : la célèbre Lamentation d’Ariane, par exemple, tend vers les cris plus que les pleurs. Dans son genre, cet album est réussi, mais ce genre n’incite pas toujours à l’empathie.
Gérard Pangon
Airs de Claudio Monteverdi, Giulio Caccini, Barbara Strozzi, Sigismondo d’India, Andrea Falconieri, Pietro Paolo Raimondo, Tarquino Merula
Roberta Mameli (soprano), Luca Pianca (luth)
1 CD Alpha 291 (Outhere)
1 h 08 min
mis en ligne le samedi 23 décembre 2017
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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