Jeudi 18 avril 2024
Course de fond
Barenboim et Dudamel brahmsiens presque jusqu'au bout
The Pianos Concertos

Un concerto, ça va ; deux… Certes les dégâts ne sont pas considérables, mais on sent que jouer à la suite ces deux chefs d’œuvre de Brahms dans un même concert (ici à Berlin en 2014) nécessite une énergie et une concentration que Daniel Barenboim ne parvient pas à tenir jusqu’au bout. Pourtant, il les connaît parfaitement, ces concertos. La première fois qu’il les a enregistrés, c’était il y a presque un demi-siècle avec John Barbirolli au pupitre. Depuis il les a joués et rejoués, mais sa longue pratique de Brahms, y compris en tant que chef dans les symphonies, ne suffit pas ici, et d’autant moins qu’il donne du Concerto en ré mineur op.15 (le premier) une version absolument magnifique, qui respire large, qui distille un romantisme sans aucun pathos, et balance merveilleusement avec les belles sonorités de l’orchestre. Dans le second concerto, en si bémol majeur, on a l’impression que le pianiste et l’orchestre se désunissent peu à peu et Gustavo Dudamel n’arrive pas à redonner du liant, les couleurs se brouillent, le lyrisme disparaît, la musique prend du poids. Il aurait suffi d’un rien pour que ce direct soit d’un bout à l’autre un moment de grâce. Dommage.
Gérard Pangon

Concertos pour piano n°1 et 2
Daniel Barenboim (piano)
Staatskapelle Berlin
Direction musicale : Gustavo Dudamel
2 CD Deutsche Grammophon 479 4899
1 h 42 min

mis en ligne le vendredi 18 septembre 2015

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