Mardi 16 avril 2024
Chopin ou les bonnes manières
Daniel Barenboim et son orchestre trahis par la prise de son
Les Concertos de Chopin
Les deux Concertos de Chopin sont un modèle de bonnes manières. Alors que dans beaucoup d’autres œuvres concertantes, le soliste et l’orchestre doivent s’efforcer de parler (jouer) ensemble sans qu’aucune respiration ne permette à l’auditeur de toujours repérer qu’ils dialoguent, chez Chopin, chaque partie s’efface quand le moment est venu pour l’autre de s’exprimer. Ce modèle de concerto requiert une complicité des musiciens et une espèce de déférence mutuelle où chaque partie ménage une caisse de résonance pour l’autre. Il en est ainsi de cet enregistrement d’un concert donné au festival de piano de la Ruhr par Daniel Barenboim et la Staatskapelle de Berlin dont il est le directeur musical, mais dont il cède la baguette, pour l’occasion, à Andris Nelsons. Quand le pianiste commente et élabore l’énoncé de l’orchestre, il ne lui fait jamais d’ombre ; quand l’orchestre fait résonner les plaintes ou les déclarations du piano, il créé un bel univers sonore. Entre eux, les musiciens s’écoutent et se font la courte échelle ; c’est notamment le cas pour les parties du basson. L’impression d’ensemble reste, cependant, en-deçà de la qualité des musiciens et de leur interprétation, à cause d’une prise de son qui brouille un peu les harmoniques en captant les instruments de trop près, ce qui rend le piano brutal voire métallique. C’est d’autant plus regrettable qu’on peut attendre aujourd’hui qu’un enregistrement public donne les mêmes résultats qu’une captation en studio.
Katchi Sinna
Concertos pour piano n° 1 et 2
Daniel Barenboim (piano)
Orchestre de la Staatskapelle de Berlin
Direction musicale : Andris Nelsons
1 CD Deutsche Grammophon (00289 477 9520)
1 h 14 min
mis en ligne le lundi 2 mai 2011
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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