Vendredi 19 avril 2024
Chaînons manquants
Deux Suisses pour rendre sa jeunesse à Beethoven
 
Le même, pas pareil
Wilhelm Kempff
le classique
avec Paul van Kempen
Concertos pour piano n° 1 et 2

Un ton, un toucher, un univers, un « je ne sais quoi » qui le distinguait de la cohorte des jeunes pianistes prometteurs : avec son album Poems (Ravel-Liszt-Holliger-Schubert), le Genevois Louis Schwizgebel s’est révélé un artiste singulier (voir ici). Le voilà aujourd’hui loin des angoisses de Gaspard de la Nuit, dans les deux premiers Concertos de Beethoven. Pas facile de s’imposer dans ces chaînons manquants entre classicisme et romantisme, où apparaît une sensibilité à vif sous le vernis encore mozartien, ni d’y préserver un don avéré pour la demi-teinte tout en assumant le désormais inévitable héritage baroqueux. Louis Schwizgebel fait cela très bien, sans pause ni cabotinage, avec une simplicité qui manque bien souvent à ses confrères tentés d’entendre déjà « L’Empereur » dans ces chefs-d’oeuvre de jeunesse. Son compatriote Thierry Fischer va dans son sens, même si l’on se demande par moments si un autre orchestre que l’imposant London Philharmonic n’aurait pas mieux convenu à cette interprétation vif-argent. A la question : « Est-ce là le début d’un intégrale ? » (il joue en concert les cinq Concertos), Louis Schwizgebel répond, paraît-il, « non ». Mais faut-il croire les dénégations des artistes ?
François Lafon

Concertos pour piano et orchestre n° 1 et 2
Louis Schwizgebel (piano)
London Philharmonic Orchestra
Direction musicale : Thierry Fischer
1 CD Aparté AP098
1 h 05 min

mis en ligne le mercredi 3 décembre 2014

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