Samedi 20 avril 2024
Carmina Burana, lecture critique
Daniel Harding revisite un best seller
Carmina Burana

Il n’y a pas de mauvais enregistrement des Carmina Burana. Avec du rythme et de la discipline, la machine de guerre de Carl Orff remplit son office. Tout en sacrifiant, après bien d’autres, à ce blockbuster musical, Daniel Harding prend tout de même la peine de se justifier dans une interview incluse dans la pochette de son disque. Il explique que l’œuvre a des points communs avec Le Sacre du printemps (l’arrivée brutale du printemps, justement) et avec Noces (l’ostinato frénétique), tout en reconnaissant que les procédés d’Orff sont nettement moins raffinés que ceux de Stravinsky. Il pointe aussi l’aspect « moyen-âge pour tous » de cet hommage rendu par un compositeur aimé des autorités nazies aux sources de la musique occidentale. Cette justification se poursuit dans la façon dont il dirige : il ne perd pas une occasion de surexposer tel rythme ou telle combinaison harmonique, ni de faire ressortir (mais cela, le fait-il exprès ?) les nombreux effets de surprise chers à Orff. Comparés aux deux versions de référence signée par Eugen Jochum dans les années 1950 et 1960, celle-ci aurait presque des allures de relecture critique. A l’image du superbe Orchestre de la Radio Bavaroise, les chœurs et les solistes, dont la tâche est périlleuse, sont à toute épreuve.
François Lafon

Carmina Burana
Patricia Petibon (soprano), Hans-Werner Bunz (ténor), Christian Gerhaher (baryton)
Choeur d’enfants de Tölze, Choeurs et Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Direction musicale : Daniel Harding
1 CD Deutsche Grammophon 477 8778
1 h 01 min

mis en ligne le mardi 24 août 2010

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