Jeudi 28 mars 2024
Buxtehude transmuté
Raphaele Kennedy en quête de la pierre philosophale
Dietrich Buxtehude – Une alchimie musicale

Que le jeune Bach, âgé de vingt ans, ait fait 400 kilomètres à pieds pour aller rencontrer Buxtehude à Lübeck, n’est pas un hasard : en 1705, le compositeur-organiste est une célébrité, et sa manière de varier les genres, d’associer une rigueur type Europe du nord à une sensualité à l’italienne est un modèle pour ses contemporains. De retour à Arnstadt, en Thuringe, après quatre mois d’absence, Jean-Sébastien modifie d’ailleurs son style, ce qui n’est pas toujours du goût de ses patrons. Si cet album s’intitule Une alchimie musicale, c’est justement pour faire découvrir les facettes de Buxtehude : Chaconne, Sonate, Passacaille, les compositions instrumentales sont empreintes de la métrique luthérienne ; O dulcis Jesu, Fallax mundus, O Gottes Stadt, les motets laissent la voix prendre toute sa place pour raconter une histoire, mettre en exergue texte et sentiments. Dans ces pièces, le timbre et le phrasé de Raphaële Kennedy font merveille : sa voix parfois éthérée et son chant sans effet ont juste ce qu’il faut pour donner un caractère humain à des plaintes sacrées, avec un Klag-Lied final, autrement dit une déploration, qu’elle déroule avec émotion comme une litanie douloureuse qui ne finirait jamais.
Gérard Pangon

O dulcis Jesu ; Ciacona ; O clemens ; Praeludium ; Fallax mundus ; Sonata ; O Gottes Stadt ; Passacaglia ; Klag-lied
Raphaële Kennedy (soprano)
Da Pacem
Direction musicale : Raphaële Kennedy et Pierre-Adrien Charpy
1 CD K 617
1 h 10 min

mis en ligne le mercredi 22 juin 2011

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