Mercredi 24 avril 2024
Le cabinet de curiosités par François Lafon
Zoltan Kocsis, avant, après
vendredi 2 décembre 2016 à 16h56
Disparition, à soixante-quatre ans, du pianiste, compositeur, pédagogue, critique et chef d’orchestre hongrois Zoltan Kocsis. Chaque saison, à la fin des années 1970, le Théâtre de la Ville (Paris) invitait dans le cadre de ses « 18h30 » - un horaire inusité qui allait faire des émules -, ce jeune virtuose d’apparence fragile, habile pourtant à animer d’une vitalité nouvelle Mozart, Chopin et Debussy plutôt que Bartok, dont il n’était pas encore le champion et qui de toute façon ne contribuait pas à remplir les salles. Pas évident , à cette époque où il enregistrait Mozart en duo avec l’autre jeune héraut national Dezsö Ranki, de l’imaginer en poids lourd d’une Hongrie musicale à la conquête de l’Ouest, en rénovateur du vieil Orchestre Symphonique de l’Etat Hongrois rebaptisé Orchestre Philharmonique National Hongrois, en alter ego (plutôt qu’en rival) du pourtant autocratique maestro Ivan Fischer à la tête de l’Orchestre du Festival de Budapest, en défenseur de la « contemporaine » au Studio de Musique Nouvelle de Budapest. Admirateur revendiqué de Sviatoslav Richter, il fuyait déjà les photographes et n’acceptait de répondre qu’aux questions qu’il jugeait musicalement pertinentes. En guise d’hommage, la pianosphère remet à l’honneur ses disques Philips des années 1970-1980, comme la 3ème Année de Pèlerinage de Liszt, autre compositeur selon son cœur, qu’il interprétait – c’était probablement son secret – en révolutionnaire de notre temps. 

François Lafon
Photo © DR
 

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