Le point sur la parité, ou la part des femmes dans les vingt orchestres les mieux rémunérés des Etats-Unis, selon une enquête relayée par le site de Radio France. Tous pupitres confondus : 37% de dames, à moduler selon les orchestres (53% à Saint-Louis, 30% à Boston). Bastions féminins : la harpe (95%), la flûte (68%), le violon (59%). Encore faut-il nuancer ce dernier pourcentage : dans les rangs des premiers violons, la présence féminine tombe à 18%. Ecart moins grand chez les bassonistes (28% de femmes, 26% de bassons solo) ou les hautboïstes (44% - 40%). Côté cuivres, que des messieurs ou presque : 97% des trompettistes et trombonistes, 95% des tubistes, mais seulement 72% des cornistes. Naturel ? On s’étonnera de voir une demoiselle souffler dans un tuba Wagner, alors qu’on trouvera normal que la même demoiselle ait assez de coffre pour chanter Brünnhilde. Disparité maximale sur le podium du chef : 9% de femmes pour la saison 2013-2014, sachant qu’un seul orchestre (Baltimore) en a une pour directeur musical (Marin Alsop). En France, l’enquête de la SACD « Où sont les femmes ? » est moins détaillée, mais relève qu’en 2013-2014, 17 femmes seulement ont dirigé (sur 574 concerts), alors que la classe de direction du Conservatoire Supérieur de Paris compte deux femmes sur six étudiants : où passent les femmes ? On remarque aussi que les maestras Laurence Equilbey ou Claire Gibault ont carrément créé leur propre orchestre (respectivement l’Insula Orchestra et le Paris Mozart Orchestra). Tant qu’une Manif Pour Tous appliquée à la musique ne décrète pas que la répartition des rôles - et pourquoi pas le talent ? – est naturelle et non sociale …
François Lafon