Andrew Woolley, un musicologue attaché à l’université de Southampton, vient de découvrir une copie manuscrite d’un concerto pour flûte de Vivaldi dans les papiers de la famille Lothian, déposés en 1991 aux Archives Nationales d’Ecosse. C’est probablement Robert Kerr, fils du troisième marquis de Lothian et flûtiste aguerri, qui l’a acquise dans les années 1730, durant le tour d’Europe que les fils de famille se devaient d’effectuer à l’époque. Il devait exister d’autres copies dudit concerto, puisqu’on en trouve trace dans le catalogue d’un libraire hollandais en 1759, treize ans après la mort de Kerr. L’œuvre, qui sera créée à Perth (Ecosse) en janvier prochain et dont l’exécution dure de six à sept minutes, faisait partie d’un groupe de quatre concertos disparus qui, telles Les Quatre Saisons, auraient pu s’appeler Les Quatre Nations, à avoir la France, l’Espagne, l’Angleterre et les Indes. Car celui-ci est sous-titré Il Gran Mogol. Curieuse coïncidence : Le Grand Mogol est aussi le nom du cinquième plus gros diamant jamais connu, une fabuleuse pierre de 280 carats dédiée à Shâh Jahân, bâtisseur du Taj Mahal, découverte en 1650 dans la mine de Kollur, à Golconde, et disparue en 1739 lors du pillage de Dehli par les Perses. Mais pour être digne d’un tel joyau, il aurait au moins fallu que ce concerto soit composé par Mozart.
François Lafon