Dans le top ten des professions propices à la dépression, le site anglais health.com place les artistes et les écrivains en cinquième position, après les aides à domicile, les employés de la restauration et le personnel médical, avant les professeurs, les financiers et les vendeurs de magasin (la distribution des places serait-elle différente en France ?). S’appuyant sur cette étude, le quotidien The Guardian s’intéresse plus spécifiquement aux musiciens. Si 9% des artistes en tous genres ont connu une crise grave dans l’année, 7% seulement des musiciens pratiquant leur art à plein temps (des membres d’un orchestre, par exemple) ont craqué durant la même période. Encore s’agit-il de musiciens de sexe masculin, les femmes étant par nature plus résistantes. En revanche les artistes travaillant au cachet - et vivant donc dans la crainte du lendemain - rejoindraient (tous sexes confondus) les employés de la restauration à la deuxième place des activités à risque. Usage de drogue et d’alcool, comportements suicidaires seraient le lot de ces malheureux « nés avec une peau trop mince » pour supporter comme tout un chacun les aléas de la vie. Conseil ultime du Guardian : pour être un musicien heureux et en bonne santé, n’hésitez pas à plonger dans les zones ténébreuses de votre personnalité, mais n’en faites pas votre résidence principale. Reste à savoir pourquoi ces grands fragiles choisissent de vivre dans une insécurité - sociale autant que mentale - qui nuit à leur santé. Si l’on a l’éternité devant soi, on peut même se demander pourquoi les artistes sont des artistes.
François Lafon