Ouverture aux Bouffes du Nord du 3ème festival Palazzetto Bru Zane avec Le Ventre de Paris, comédie musicale philosophico-burlesque signée Arnaud Marzorati et Florent Siaud sur la gastronomie française. Un thème qui parcourt la musique légère – française en particulier -, bien éloigné - mais pourquoi pas ? – de Georges Onslow, le « Beethoven français », héros de l’année. Comme toujours - signature du Centre de musique romantique française basé à Venise - le travail de recherche est impressionnant pour donner une nouvelle chance à des musiques, des styles, des personnalités oubliés. Mais comme souvent – revers de la médaille – au miracle nul n’est tenu. Au menu : Lecocq, Audran, Hervé, Offenbach, mais aussi les plus sérieux (enfin, pas toujours) Bizet, Spontini, Thomas (Ambroise), et même des inconnus célèbres en leur temps, tels Panard, Bugnot, Serpette et Pradels. L’idée de réunir chanteurs (quatre) et musiciens (trois) autour d’une table servie va de soi, celle de jouer mi-opérette mi-cabaret – c'est-à-dire complice et décalé – aussi. Frustration pourtant de ne comprendre que par intermittences des textes qui bien souvent aident la musique à passer, dans la bouche de chanteurs-acteurs qui par ailleurs jouent juste et sont drôles. Il faut que Mélanie Flahaut, flageolettiste hors pair, fasse passer un vent de folie sur le primesautier Boléro d’Hippolyte Monpou (1804-1841) pour que l’on se persuade (vieux débat) que la musique n’a pas forcément besoin de paroles pour déchaîner l’hilarité.
François Lafon
3ème festival Palazzetto Bru Zane à Paris (Bouffes du Nord et … Opéra Royal de Versailles), jusqu’au 5 juin. Photo © Palazetto Bru Zane/Michele Crozera