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Concerts & dépendances
La Gioconda, royaume du trop
vendredi 3 mai 2013 à 01h01

Création à l’Opéra de Paris de La Gioconda d’Amilcare Ponchielli (1876). Un nouveau chapitre de la dédiabolisation, entreprise par le directeur Nicolas Joël, de séries B italiennes pré-, post- ou pur véristes. La Gioconda, tiré par Arrigo Boito, dernier librettiste de Verdi, d’un drame peu connu de Victor Hugo (Angelo, tyran de Padoue) est tout cela, Ponchielli ayant été le professeur de Puccini et Mascagni. C’est le royaume du trop : trop de mélo, trop de sanglots, trop de lagune (de Venise), trop de ballet (la Danse des heures, immortalisée par Walt Disney dans Fantasia). Six grandes voix, six personnalités comme on n’en fait plus ne sont pas de trop pour venir à bout de cette musique qui fait penser à tout le monde, en moins bien. Ce soir, on reste à mi-gué, avec une mention spéciale pour Maria José Montiel (contralto) et Luciana d’Intino (mezzo-soprano). Direction milieu de gamme de Daniel Oren, mise en scène basique de Pier Luigi Pizzi, empruntée à Barcelone et Vérone. Gros succès à la fin, ovation pour la Danse des heures – pourtant kitchissime, mais moins drôle que les crocodiles et hippopotames de Disney. Dont acte. L’opéra régressif a ses charmes, et d’ailleurs tout opéra l’est un peu. Question de degré.

François Lafon

Opéra de Paris Bastille jusqu’au 31 mai. En direct le 13 mai dans 26 salles UGC (France et Belgique), 45 salles indépendantes en France et 200 en Europe. Diffusion ultérieure sur France Télévisions Photo © Opéra de Paris

 

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