Vendredi 29 mars 2024
Beethoven, le pareil, pas le même
Les réitérations pianistiques de Javier Perianes
Moto perpetuo

Le Moto perpetuo n’est pas une répétition, mais un renouvellement du pareil, comme dans un mouvement perpétuel. Et si la répétition ennuie, le renouvellement envoûte et imprime ce qu’il exprime en celui qui l’écoute : un sentiment, une posture spirituelle, un affect. Ce modèle d’organisation sonore, comparable à un mantra, est un jeu de miroirs qui fait voir ou entendre la variété cachée au cœur du pareil, et nous permet de nous en imprégner. Les quatre sonates de Beethoven enregistrées par Javier Perianes illustrent ce propos. Le pianiste espagnol réussit à rendre et communiquer l’inquiétude de La Tempête (sonate n° 17) avec tout ce qu’elle recèle de force vitale : le son de son piano est riche et il en exploite tous les registres. Il traduit et transmet le sentiment d’une omniprésence obsessionnelle de la 22ème sonate, parce qu’il arrive à ne jamais se répéter mais à produire de l’inédit avec les mêmes notes : il faut une réelle maîtrise de l’œuvre et de la technique pour rendre ces nuances. Dommage que l’album s’ouvre sur une sonate dans laquelle on peine à retrouver l’incantation funèbre et la mélancolie propres de la Marche funèbre (sonate n° 12) ; peut-être est-ce lié à une interprétation trop résolument folklorique.
Katchi Sinna

Sonates pour paino n° 12, 22, 17 La Tempête, 27
Javier Perianes (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMC902138
1 h 10 min

mis en ligne le mercredi 24 octobre 2012

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