Vendredi 29 mars 2024
bachCage, même combat
francescoTristano, un pianiste qui a de l’idée
Bach, Cage, Tristano

« Nous créons Bach à notre image », peut-on lire dans la pochette de ce récital concept du jeune pianiste francescoTristano (sic), ex Francesco Tristano Schlimé. « Après Cage, rien que des lecteurs, rien que des auditeurs », lit-on un peu plus loin. « bachCage (voyez l’analogie) a été enregistré avec toute une panoplie de micros », apprend-on aussi, au terme d’un texte où Glenn Gould et Stockhausen sont convoqués comme témoins. Une fois passé le message-mode d’emploi, qu’entend-on ? Un pianiste qui a de l’idée, et qui va jusqu’au bout. La Partita n° 1 de Bach est joué dans un style machine à écrire qui rappelle davantage les montages électroniques de Wendy Carlos (Switch-on Bach) que les finesses gouldiennes, alors que le rêveur In the Landscape de John Cage (1948) est nimbé d’une brume sonore étudiée. On remarque aussi une certaine parenté dans l’interprétation à la pointe sèche des Saisons (1947) de Cage et les quatre Duos BWV 802-805 de Bach. La démonstration se termine sur le minimaliste Interludes de francescoTristano lui-même, suivi du 2ème Menuet de la première Suite française de Bach, traité en ping-pong pianistico-électronique. Bach à notre image ? Brrr… Mais il y a de l’idée.
François Lafon

Bach : Partita n°1 BWV 825 ; 4 Duos BWV 802 à 805 ; menuet de la Suite française n°1 BWV 812 - Cage : In the Landscape, The Seasons, Etudes australes - Tristano : Interludes
Francesco Tristano (piano)
1 CD Deutsche Grammophon 476 417 - 305
59 min

mis en ligne le jeudi 2 juin 2011

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