Jeudi 18 avril 2024
Ascendance classique
François Dumont joue tout en souplesse les Nocturnes de Chopin
Le même, pas pareil
Samson François, l'éternel
21 Nocturnes
De 1827 à 1846, Chopin compose vingt-et-un Nocturnes, dont trois - de jeunesse – édités à titre posthume. Il s’agit autant d’un journal au long cours que d’une collection d’instantanés témoignant de l’évolution du musicien, de la romance héritée de John Field (l’« inventeur » du genre, au piano du moins) jusqu’au nocturne-récitatif, plus varié, plus éloquent, plus explicitement douloureux. L’ensemble forme un tout cohérent, mais expose l’interprète au double piège de la monotonie et de la dispersion. La cohérence, les grands interprètes historiques la trouvent dans leur manière personnelle : Samson François y est fantasque, Arthur Rubinstein impérial, Claudio Arrau maniériste, Maurizio Pollini architecte. François Dumont, qui a été l’élève au Conservatoire de Paris du chopinien Bruno Rigutto, adopte une attitude plus mobile, rendant Chopin à son ascendance classique, mettant en valeur les qualités propres à chaque groupe de pièces : rubato discret, pédale idem, toucher délié (belle main droite, indispensable à filer la cantilène inspirée du chant bellinien), structure limpide, dynamique contrôlée. Au bord parfois du détachement, sans pourtant y tomber. Ce qui est en soi une forme d’exploit.
François Lafon
21 Nocturnes
François Dumont (piano)
2 CD Aevea / On Classical AE 17044
1 h 44 min
mis en ligne le samedi 21 avril 2018
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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