Jeudi 25 avril 2024
Ainsi parla Mahler
Jonathan Nott dirige une Troisième imposante
Troisième symphonie

Philosophiquement, Gustav Mahler a fait feu de tout bois. Après l’eschatologique Deuxième symphonie qui se termine dans la lumière du Dernier Jour, la panthéiste Troisième, elle, plonge dans la nuit nietzschéenne. Du monstrueux du premier mouvement au sublime grandiose du finale (Stanley Kubrick y aurait songé pour accompagner l’apothéose de son 2001 : Une Odyssée de l’espace avant de se raviser et choisir l’Ainsi parla Zarathoustra de Strauss) c’est la plus longue et la plus massive des symphonies de Mahler, taillée en gigantesques blocs comme un énorme totem façon Georg Baselitz. Jonathan Nott souligne justement cette dimension incantatoire avec ces tempos très retenus et un style objectif et distancé. On retrouve les qualités qui ont fait de cette intégrale en cours avec l’Orchestre de Bamberg l’une des meilleures enregistrées ces dernières années : sobre pour ne pas dire austère, Nott évite toute emphase pour ne retenir pour ainsi dire que la moelle du discours. Dégraissée mais puissante, cette Troisième ne manque que d’un peu de poésie nocturne dans le troisième mouvement et d’un peu de mystère dans le quatrième, où la voix de Mihoko Fujimura reste trop neutre pour exprimer la « joie éternelle », pour atteindre la niveau des Cinquième et Neuvième symphonies, les meilleures pour le moment de cette intégrale.
Pablo Galonce

Troisième symphonie
Mihoko Fujimura (alto)
Knaben des Bamberger Domchores, Damen des Chores des Bamberger Symphoniker, Bamberger Symphoniker
Direction musicale : Jonathan Nott
2 SACD Tudor 7170
1 h 44 min

mis en ligne le dimanche 2 octobre 2011

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