Vendredi 19 avril 2024
Adieu sans romantisme
Schubert prend un coup de jeune à Zurich
Symphonie n°8

Au revoir, Zurich : avec ce disque, David Zinman met fin à son intégrale des symphonies de Schubert, sans doute son dernier projet discographique majeur avec l’orchestre de la Tonhalle où, à partir de 2014, lui succédera Lionel Bringuier. A l’image des autres cycles enregistrés par le chef américain à Zurich (Beethoven, Schumann, Brahms, Mahler), le romantisme de Schubert (ou plutôt l’image que nous nous en faisons) en prend un coup. De tous les chefs « traditionnels », David Zinman est sans doute celui qui a mis en pratique avec le plus de cohérence les enseignements des baroqueux dans le répertoire du XIXème siècle et il ne fait pas d'exception avec Schubert. Dégraissée, musclée, athlétique, cette Symphonie « Grande » (la numéro 8, anciennement numéro 9) ne traîne pas et paraît même traversée par un frénétique élan rythmique, un irrésistible besoin d’aller vers l’avant même pas tempéré dans le deuxième mouvement, plus martial que jamais. Pas une ligne qui ne soit soigneusement travaillée, pas un détail qui ne soit exploité (la prise de son de Chris Hazell fait merveille) avec les vents de la Tonhalle mis à l’honneur. Faut-il alors regretter l’absence de mystique, la clarté un rien abrasive, le côté parfois lapidaire, bref l’absence de tout ce que a fait de cette symphonie l’une des portes d’entrée au Romantisme ?
Pablo Galonce

Symphonie n°8 en Ut majeur D 944
Tonhalle Orchestrer Zürich
Direction musicale : David Zinman
1 CD RCA Red Seal 88697 97398 2
55 min

mis en ligne le mardi 31 décembre 2013

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